Les 10 règles d'or d'une saga d'été

1. Une héroïne

Le personnage principal d'une saga d'été se doit d'être une femme. C'est une constante, en tout cas depuis Orages d'été (1989) avec Annie Girardot. Depuis quelques années, on observe également un phénomène de rajeunissement de l'héroïne. D'Annie Girardot en 1989, on est passé à Melanie Maudran dans Les Secrets du volcan en 2006. Et de plus en plus les sagas reposent sur de jeunes actrices : Ingrid Chauvin (Méditerranée), Laure Marsac (Garonne), Claire Borotra (Le Bleu de l'Océan), Claire Keim (Zodiaque), Delphine Chaneac (Laura)...

2. Un petit air d'exotisme

Il n'est pas nécessaire de partir à l'autre bout de la planète pour être dépaysé. Il suffit simplement de quitter Paris. Les sagas estivales sont de véritables cartes postales de France. Les Coeurs brûlés se déroulait sur la Côte d'Azur, La Clef des Champs dans l'Aveyron, Un été de canicule dans le Luberon, Dolmen sur une île bretonne, Le Bleu de l'Océan au pays basque... Parfois, la saga estivale franchit malgré tout les frontières de notre doux pays : Terre indigo avait pour principal décor (et personnage) la luxuriance de Cuba.

3. La famille

Un ingrédient immuable ! L'intrigue générale (qu'elle soit policière ou autre) est toujours doublée d'un enjeu familial. Qu'elle soit soudée, éclatée ou sur le point d'être touchée par un drame, la famille est au centre des feuilletons estivaux, un socle à la fois pour l'intrigue et pour les téléspectateurs. Mais la dynamique la plus souvent employée dans les feuilletons est l'opposition entre deux familles, pour des raisons souvent obscures de prime abord, pour un ou des secrets qui seront révélés au fur et à mesure des épisodes...

4. Le retour

Tous les chemins mènent chez soi... et, souvent, tout se déclenche avec le retour de l'héroïne dans la demeure familiale ou le pays de ses ancêtres. C'est un des poncifs des sagas estivales. En 2005 dans Dolmen, Marie Kermeur (Ingrid Chauvin) revenait sur son île pour se marier. 16 ans plus tôt dans Orages d'été, Emma Lambert (Annie Girardot) abandonnait le cirque pour retrouver la propriété familiale de La Commanderie. Le retour, dans la famille et dans un pays, est à la fois le déclencheur et le moteur de l'intrigue.

5. Le gros méchant très très méchant

Une saga n'est réussie que si son méchant l'est aussi. Postulat de base, qui se vérifie au gré de toutes les sagas d'été. Souvenez-vous de Patachou dans Orages d'été, ou de Yannis Baraban dans Zodiaque...

6. Un casting d'habitués

Pour fidéliser un public, rien de mieux que des acteurs du petit écran et, si possible, ayant déjà participé à une saga. Chaque année, les castings sont truffés de têtes connues des télévores. Le cru 2006 le confirme. Au générique de Laura, les téléspectateurs pouvaient reconnaître entre autres Sophie Duez, Yannick Soulier, Christian Charmetant, Gianni Giardinelli et Julie Bataille. Les fans du Maître du Zodiaque ont retrouvé Claire Keim, Francis Huster, Jérôme Anger ou encore Jean-Pierre Bouvier, tandis que Véronique Jannot, Thierry Desroses, Corinne Touzet et Didier Cauchy gardent Les Secrets du volcan.

7. Luxe, charme et...

Une saga d'été est un programme familial et ne doit donc pas contenir des images pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes. L'exception du Maître du Zodiaque, avec ses scènes de violence et de sexe, confirmera-t-elle cette règle ou est-elle le signe avant-coureur d'une évolution ? A suivre l'été prochain...
De plus, une saga d'été n'est pas une étude sociologique sur les classes sociales les plus désoeuvrées, même si les difficultés quotidiennes peuvent être abordées. Une saga d'été doit être un véhicule pour le rêve.
Enfin, un peu de piment "sexy" n'est jamais superflu...

8. L'Amour

Et si le véritable enjeu d'une saga d'été, c'était l'Amour ? Dans ces feuilletons, l'héroïne réussit souvent le tour de force de résoudre l'énigme principale et... de tomber amoureuse.

9. Les rebondissements

La saga d'été est un terrain de jeux fantastique pour les scénaristes qui peuvent s'en donner à coeur joie en multipliant rebondissements, fausses pistes, vrais indices et autres mystères... A chaque épisode, les téléspectateurs se persuadent de la culpabilité d'un personnage, vite disculpé à leurs yeux lors du volet suivant. Des secrets se superposent à des mystères eux-mêmes mâtinés d'énigmes... Si les sagas estivales tiennent en haleine des millions de téléspectateurs, c'est aussi grâce à leur construction en feuilleton. Chaque épisode se termine sur un cliffhanger si intense que les téléspectateurs maudissent la semaine de contenir 7 longs jours...

10. Un genre

La saga familiale est un genre en soi, avec ses codes immuables. Mais s'il en faut respecter certains, il est bon aussi de jouer avec. Depuis quelques étés, la saga évolue et peut aborder différents genres : le mélo familial (Le Bleu de l'Océan), le thriller (Le Maître du Zodiaque) voire le surnaturel (Le Miroir de l'eau). Depuis quelques années, le fantastique est à la mode. La saga de TF1 pour l'été 2007 se nomme Mystère...